GRAVITATIONAL WAVES

Billy Hart nous raconte comment il demande un jour à Stan Getz ce qu’il attend d’un batteur. La réponse du saxophoniste est sibylline : « Ondulate. »

L’envie est forte d’expérimenter de quelle manière Billy fait sien ce précepte laconique. Nous rêvons d’approfondir ce que nous avons déjà goûté lors de nos rencontres avec lui, aux côtés de Riccardo Del Fra ou au sein de l’ONJ de Daniel Yvinec.

Nous convions deux musiciens parmi nos favoris, Aymeric Avice et Guido Zorn. C’est certain, ils se passionneront comme nous pour cette aventure et leur présence à nos côtés sera tout à la fois enrobante et aiguillonnante, bienveillante et indocile. Nous nous partageons la composition du répertoire, en n’hésitant pas à mêler, voire opposer nos écritures. Avant tout l’idée est d’offrir à Billy la possibilité de s’exprimer en toute liberté et nous imaginons le plaisir espiègle qu’il aura à franchir toute discontinuité stylistique pour parcourir nos univers.

Nous découvrons finalement que dans son cas, le terme onduler revêt des acceptions diverses et profondes… Nous nous sentons peu à peu parcourus par des flux d’énergie qui distordent subtilement nos perceptions : Billy semble littéralement appliquer depuis sa batterie des oscillations aux courbures de notre espace-temps. Il donne pour ainsi dire une réalité à ce phénomène prédit par Albert Einstein il y a un siècle, et observé tout récemment pour la première fois : les ondes gravitationnelles…